ESSAOUIRA-MARRAKECH-OUARZAZATE
Une petite peluche accrochée à un eucalyptus
nous souhaite la bienvenue au camping d'Essaouira.
Au Maroc demeure une belle tradition des navires en bois.
Sur l'aire de carénage du port de pêche d'Essaouira,
deux culs de sardiniers...
Cela fait une belle paire de fesses.
Dans les branchages, un amoureux lance une trille,
qui laisse pour le moment sa belle perplexe...
Combien faut-il en siffler des ritournelles
pour séduire sa belle...
Dans les petites ruelles,
Guy négocie un nouveau couvre-chef,
avec jugulaire sans supplément...
Le vent commence une petite danse
qui va finir par balayer la ville en tourmentant les âmes...
Chapeau Guy, au tour de Maman de te surveiller...
Il y a du beau monde dans les ruelles d'Essaouira,
c'est cosmopolite, chatoyant, souriant...
Essaouira,
c'est une citadelle sur la mer, les oiseaux y sont rois...
" En un envol facile elle éleva dans l'air
mon corps devenu libre au contact transoclin
de ses plumes bruissants sous mes paumes légères,
de ses rémiges plongeant sous ma chemise de lin... "
(chiloedream)
Hé! les piafs,
on arrête de se chamailler pour une tripe de poiscaille...
A la sortie nord d'Essaouira,
je m'arrête au pied des remparts
devant cette petite entrée proprette
qui mène au cimetière chrétien.
Je raconte une histoire au gardien
qui ne veut pas me laisser entrer :
j'ai de la famille endormie sous les vieilles tombes.
Ce n'est pas vraiment un mensonge,
tous ces morts qui ont respiré l'air du large,
dans cette ville de vent et de lumière,
tous ces vieux vivants sont mes frères
au bord du grand océan...
" Tu dors sous les bambous les bambous,
bandit des grands chemins tu étais fou tu étais fou,
tu es mort à Cayenne et pas à Pantin,
il faut mourir quand même ça ne change rien.... "
Un poète se meurt de temps en temps,
ce n'est pas la cohue à l'enterrement,
juste quelques amis quelques parents,
on n'a pas alerté les présidents,
un poète se meurt de temps en temps....
Une stèle, trois mots, un nom,
toute une vie, toute une histoire,
un livre immense ouvert
dans les tourbillons de lumière de l'ancienne Mogador...
""Tu nous manques tellement..""
" Il est mort je suis en exil,
et je meurs un peu avec lui,
chaque fois que tombe la nuit,
sur le soleil du mois d' Avril... "
Salut à toi le gardien des âmes du bord de l'océan,
merci de m'avoir laissé emporter le souvenir d'un artiste disparu...
" Peu m'importe de savoir où tu es,
puisque tu ne reviendras plus jamais... "
Sur les remparts ce matin-là,
il n'y avait pas un chat, pour cause de vent certainement...
A ce moment précis, j'ai déjà la tête comme un tambour.
Quand Guy m'envoie payer le camping,
le gérant est dans le même état que moi.
Il me dit qu'il faut attendre immobile que le vent tombe...
Quand les mouettes volent en escadrille,
c'est qu'elles ne sont pas au nid....
(Hu Xang Dô, traduction chiloedream...)
Après le jus d'orange,
ma tête n'est plus qu'une douleur sourde,
je rejoins le camping en louvoyant
comme un frèle esquif dans la tempête.
Dans le camping-car, je me suis couché derrière,
la tête sous deux oreillers.
Le paon qui fait la roue,
c'est pour fêter notre arrivée au camping de Marrakech...
Maman m'a dit qu'il y a eu de beaux paysages, un bel erg,
et une sublime forêt d'arganiers en quittant Essaouira.
Je reviendrai en Octobre ici, si le ciel veut bien...
A Marrakech,
la migraine est tombée pendant la nuit avec le vent.
Aujourd'hui, on franchit l'Atlas pour rejoindre Ouarzazate...
La bergère garde 6 moutons, elle a 4 enfants
et sa maison est à peine masquée
par les frondaisons des oliviers...
Sur cette jolie route,
on croise des fragments de paradis,
des petits enfants hauts comme trois pommes
et des petits lopins de terre
à peine plus grands que ma salle à manger.
Quand je demande à ce marchand
pourquoi on teint les géodes avec des couleurs aussi vives,
il me répond qu'il y a la clientèle pour cela.
Pour les vraies géodes en belle améthyste violette,
il faut aller dans "la mine" un peu plus loin....
L'eau, source de vie, court au fond des vallées.
Les petits carrés de terre
dessinent des mosaïques aux nuances vertes...
Tout le travail se fait à la main.
Les jeunes filles sont discrètes, secrètes,
silencieuses et courageuses.
Col du Tichka, Mai 2007, moissons...
Ces bouquets d'épis sont toute la simple beauté du monde.
On lave le linge, les tapis, les nattes
dans le lit du ruisseau...
" Les enfants tristes vont par deux,
ou seuls suivant l'humeur du temps,
suivant le jour suivant le jeu,
main dans la main ou bras ballants...
Les enfants tristes n'ont pas d'âge
hors de l'enfance et hors du temps,
ils vont sans prendre de bagages,
main dans la main ou bras ballants...
Il y en a sans qu'on s'en doute,
plus qu'il n'en faut plus qu'on ne croit,
des enfants tristes en déroute,
en quête de je ne sais quoi.... "
Ce matin, au camping de Ouarzazate,
Maman nous a fait un bien joli clip :
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